Congrès UNION DEPARTEMENTALE CGT 62 : Proposition de document d’orientation (deuxième partie)

Publié le par CUFSC

 

 

2] Commission exécutive, bureau et secrétariat

 

A)   La Commission Exécutive.

 

30)  La composition exécutive de notre UD 62 est composée de 50 camarades issus des UL, des professions et des syndicats. Chacun se rappelle ici les conditions d’élections lors de notre dernier congrès à Liévin et la fameuse phrase lancée par le responsable du bureau en charge des élections, le secrétaire à la politique financière, Daniel Labus, aujourd’hui retraité : « tout le monde est élu ».

 

31)  Cette frasque historique dans notre UD, suivait la non présentation concrète des finances de l’UD par son secrétaire financier conformément aux statuts, la non présentation par son secrétaire général, des grandes lignes d’un document d’orientation conformément aux statuts, un document remplacé par des groupes de travail avec en issue, des rapports des débats contestés qui n’ont eu aucune utilité dans la pratique depuis 3 ans.

32)  En fin de congrès, il a fallu qu’une partie des membres élus, recalculent eux-mêmes les votes pour avoir les résultats officiels et démocratiques. Pendant que les camarades faisaient le comptage, une partie de la CE votait pour le secrétariat sans connaître le résultat définitif.

 

33)  Cette manipulation idéologique est antidémocratique, une indiscipline syndicale qui s’est traduite par le rejet d’une partie de la CE à reconnaître le bureau et donc du secrétariat, à ne jamais accepter sa validité.

 

34)  N’ayant pas pu s’exprimer sur le vote, donc sans la possibilité de se présenter avec des arguments issus de ce vote, c'est-à-dire le nombre de voix réelles recueillies par les candidats au bureau et au secrétariat de l’UD, des élus de la CE, élus au bureau (malgré eux) n’ont jamais participé aux réunions du bureau, qu’ils ont toujours considéré de fait, comme illégitime.

 

35)  Nous devons collectivement veiller à ce que les statuts de notre UD soient respectés dans les faits. De telles situations ne doivent jamais se reproduire dans notre structure, qui a pour but d’unir sur la base de nos revendications et des respects de nos statuts et non de diviser sur une bataille de places à prendre.

 

36)  50 membres sont élus à la CE, mais la moyenne de présence est d’environ une vingtaine. Avec des taux très bas comme ce fût le cas à Arras lors d’une CE élargie, où moins de 10 membres de la CE, dont 2 du secrétariat et 1 du bureau, alors que 75 militants des syndicats de base étaient présents pour débattre des revendications et notamment celle sur les salaires.

 

37)  La conception idéaliste est dirigée pour affaiblir. La parité hommes/femmes n’apporte rien à la lutte pour les revendications ni sur les décisions. Un-e militant-e n’a pas à être jugé sur son sexe mais sur son engagement et ses capacités dans la CGT. 

 

38)   Des ordres du jour défaillants et n’étant pas en lien avec les réalités ont conduit à ce constat. Certains des camarades élus au Congrès ne sont jamais venus, d’autres qu’une seule fois.  Il y a là peut être cause à effet mais aussi une stratégie du secrétariat au moment du congrès.

 

39)  Aucun compte-rendu des débats sur les revendications. Pour un syndicat d’entreprise, en lutte perpétuelle contre son patron, à quoi sert la CE ? Si les bases n’ont pas connaissance des débats et des résolutions, des axes de luttes et des repères revendicatifs, elles sont en droit de demander des explications sur le rôle de notre UD et de sa CE qui est souveraine.

 

40)  Nous avons constaté que la CE de notre UD était très corporatiste. Que les débats tournaient toujours sur les problèmes rencontrés par une branche ou un corps de métier, alors que nous devions débattre des revendications générales de la « classe » et des moyens mis en place pour fédérer les luttes sur cette base.

 

41)  Ainsi, depuis 3 ans, peu de vote, peu de décisions démocratiques prises dans l’intérêt des salariés, des syndiqués, des syndicats.

 

42)  Pendant les dernières années, la CE n’a pas avancé vers le progrès social gagné par l’organisation des masses pour la lutte sur les revendications. La prochaine CE devra se débarrasser de ce corporatisme récurrent, des constats d’échecs, du « pleurnichage » et de la découverte du capitalisme et de ses méfaits contre les travailleurs.

 

43)  Il n’y a pas eu possibilité pour les uns ou volonté pour d’autres, d’organiser réellement les sujets de débats et de prendre des décisions de « classe » dépourvues de corporatisme. Dés que le sujet fâchait et qu’il tournait au désavantage du secrétariat, la solution de repli a toujours été « de simuler » une atteinte personnelle, alors que c’est une réalité du débat militant et contradictoire.

L’ultime solution étant de crier « révolutionnaire » ou « gauchiste », ou cette incantation narquoise « vous voulez encore la grève générale » (qui d’ailleurs était nécessaire donc possible fin mai 2003), alors que les camarades mettaient en débat des réalités objectives et concrètes des revendications.

 

44)   Une CE se veut constructive, elle n’a pas à distiller le sentiment d’impuissance. On ne reconstruira pas en un jour, des années de disette syndicale, il faut essayer, analyser, et réessayer encore et encore, jusqu’à redonner confiance aux masses des possibilités qu’elles ont pour gagner les revendications.

 

45)  Par contre, sur les sujets tel que le Cogétise, la CE était très étoffée, avec une présence des directions syndicales venues de la région, des fédérations et de la confédération. Cette présence n’était pas opportune mais servait à réorienter les débats dans le sens des décisions prises par le haut et qui risquait d’être menacées par les débats objectifs sur la base des faits et des réalités de terrain.

 

46)   Ce dont nous avons besoin, et ce que nous proposons, c’est une CE souveraine et décisionnelle, qui respecte son mandat, qui se fait respecter en tant qu’organe dirigeant, qui organise des plans de travail.

 

B)     Le Secrétariat

 

47)  Outre son illégitimité constatée par une partie de la CE (alinéa 33), une nouvelle question se pose : à quoi a servi le secrétariat de l’UD, dans la construction du rapport de force ?

 

48)  A légitimer les dépenses, quelles dépenses ? A organiser les luttes des travailleurs, où et quand, quel bilan, quel budget luttes ? A défendre les militants menacés ou licenciés ? A assister à des réunions, quelles réunions ? A fournir des comptes rendus, quels comptes rendus ? A aller à la rencontre des syndicats d’entreprise ? A se déplacer dans les UL ? A apporter la solidarité internationale, quelle solidarité et avec qui, sur quelle base définie démocratiquement par la CE de notre UD, quel bilan, quel budget ?

 

49)  L’UD 62 est statutairement présente dans le CCN. Mais nous ne savons pas quelle position et quel vote de notre secrétaire mandaté par la CE pour la représenter en tant que structure départementale : par exemple sur le vote de la Constitution Européenne, sur les 37,5...

 

50)  La tâche prioritaire du secrétariat de notre UD est de rassembler, d’unir les luttes, de les organiser au niveau du département, sur la base des revendications exprimées par les syndicats du département, donc des syndiqués, donc des salariés. De les porter à la Confédération.

 

51)  Un secrétariat d’UD n’est pas un relais ni une chambre d’enregistrement de la direction confédérale mais un relais de la base via la CE vers la direction confédérale.

 

52)  Etre secrétaire d’UD n’est pas un métier à part entière défini par un plan de carrière. Un secrétaire d’UD est mandaté temporairement pour défendre les travailleurs, pour exprimer leurs revendications au niveau d’un département et représenter la CGT départementale au plus haut niveau des instances nationales de notre confédération. Un secrétaire d’UD est le militant qui porte le mandat et les revendications issues des débats de la CE et des rencontres avec les syndicats à la base. Ce sont ces principes fondamentaux qui font que notre CGT a résisté aux assauts du capital et des patrons depuis 1895. C’est le principe même du centralisme démocratique que nous entendons remettre en pratique : du bas vers le haut et du haut vers le bas.

 

53)  C’est au congrès et à la future CE de définir le nombre de secrétaires permanents dont nous avons besoin. Non pas sur des exigences financières et budgétaires mais sur la base de notre volonté à améliorer le rapport de force nécessaire pour gagner les revendications exprimées et la syndicalisation.

 

54)  Il est inconcevable de continuer à vivre sur la base des émoluments ou autres contributions venus du capital. 60% du budget de la CGT vient du capital, 40% des cotisations, ou est notre indépendance syndicale ?

 

55)  Le mandat d’un secrétariat est d’impulser la syndicalisation, en organisant avec la CE, les UL, les professions et les bases, un travail collectif de masse par la diffusion de tracts, de collages, et par une présence de terrain maximum à longueur d’année.

 

56)  Le renforcement de la syndicalisation inverse notre dépendance financière et budgétaire au capital : nous proposons un plan de syndicalisations basé sur les revendications, sur une période que nous devons définir, et qui permettra d’inverser la tendance pour retrouver une indépendance réellement constructive pour la lutte.

 

57)  Qui dit syndicalisation, dit renforcement de la formation syndicale réellement en lien avec les aspirations et les demandes des militants. Ces formations doivent être au plus près du terrain et des lieux militants que sont les Unions Locales.

 

58)  Le plan de formation militante syndicale CGT doit être débattu par la CE avec un plan de travail organisé par un secrétaire compétent en la matière avec une commission de suivie qui rend compte au niveau du département.

 

C)   Le Bureau.

 

59)  Il est à noter que depuis des années, le bureau de notre UD n’a pas eu la volonté ou la capacité d’impulser les débats et les luttes collectives et de masse.

 

60)  Le bureau n’a décidé que des mandatements donnés ici et là pour siéger dans des instances paritaires, régionales et départementales.

 

61)  Le rôle du bureau est de préparer des ordres du jour en lien avec une réalité objective, de s’accaparer de tous les éléments contradictoires nécessaires aux débats de la CE, de faire des propositions de textes ou de tracts de masse sur les revendications des salariés, de préparer des résolutions pour les débattre à la CE qui les amende avant la mise au vote, de récupérer auprès des mandatés départementaux ou autres, tous les documents liés à leurs fonctions et leurs comptes rendus…

 

3)   La vie syndicale de notre UD

 

A)    Contacts avec les bases de notre département.

 

62)  Un dirigeant d’une Union Départementale ne doit pas être spectateur mais acteur du syndicat, c’est le mandat qui lui confie cette grande responsabilité.

 

63)  Quatre (ou 5) secrétaires permanents, avec des voitures et des moyens, + des permanents détachés des entreprises de la fonction publique, doivent nous permettre un contact récurrent avec l’ensemble des bases, via les UL, les professions, les unions de syndicats.

 

64)  Sans plan de travail sur le contact avec les bases, on se détache vite des réalités objectives de terrain pour amener un discours subjectif venu du haut.

 

65)  C’est avec les moyens donnés, les plans de travail qu’il sera possible de lutter, autant sur le fond des revendications que sur la forme de son organisation.

 

66)  Ainsi, nous proposons que les secrétaires de l’UD et permanents de la CGT prennent en charge un périmètre défini par la CE, pour aller au devant des bases syndicales interprofessionnelles pour débattre avec elle et les écouter : toujours en lien avec une stratégie collective.

 

67)  Nous devons éviter les positions corporatistes. Permettre aux militants de connaître leurs interlocuteurs au niveau du département. Pratiquer de manière collective pour écouter, permettre à chacun d’aborder toutes les questions, et ainsi se les approprier et les faire partager.

 

68)  Afin de mettre en place cette organisation démocratique et collective, tous les membres de la CE doivent dévoiler toutes leurs heures syndicales, leurs détachements et les fonctions qu’ils occupent.

 

69)  Chaque camarade en charge d’un périmètre se devra de faire régulièrement un bilan-analyse et un compte-rendu à la CE.

 

B)   Les mandats

 

70)  Tout membre de la CE, qu’il soit DS ou délégué d’entreprise, permanent, administrateur ou membre des commissions paritaires a le devoir  de faire état de ses fonctions dans l’intérêt démocratique et financier de l’Union Départementale.

 

71)  C’est à la nouvelle CE de désigner les camarades ou de les conforter dans leurs fonctions. Les camarades ont un mandat de la CGT et personne n’a le droit d’engager la CGT sur des positions personnelles ou politiques.

72)  La CE doit avoir un contrôle démocratique des camarades siégeant dans les instances. Pour les grandes questions, comme par exemple la santé, la Sécu… c’est à la CE de fixer le cadre après débat de fond et documents contradictoires ou objectifs présentés par le mandaté.

 

C)   La presse CGT du Pas de Calais

 

73)  Nous devons malheureusement constater que « le Travailleur du Pas de Calais », qui doit être un outil syndical de lutte, a vu son contenu fondre au fur et à mesure des années.

 

74)  Cette presse départementale CGT ne peut rester ainsi : un édito du secrétariat et des copiés collés réduits au format ne suffise pas pour qu’on s’y intéresse et qu’on intéresse les syndiqués et les travailleurs.

 

75)  Le « Travailleur du Pas de Calais » doit être un outil de propagande destiné à la syndicalisation sur la base des revendications des travailleurs.

 

76)  Une UD, c’est la confiance entre les militants. Quand il s’agit d’un tel outil d’unité et d’informations interprofessionnelles, il ne peut y avoir des excuses telles que : manque de militants pour le confectionner ou coût de production.

 

77)   Nous proposons la création d’un collectif de rédaction du journal de l’UD et de gestion du site, autonome et basé sur la confiance et le débat. La CE peut à tout moment demander au collectif de la tenir informer des idées et pourra aussi les contester par le débat contradictoire. Le bureau met ce point à l’ordre du jour de manière régulière.

 

78)  La CE de l’UD met en débat les publications confédérales que sont la NVO et Le Peuple et Ensemble, afin de faire remonter les critiques et les améliorations à y apporter en termes de positionnement et d’informations générales nécessaires aux bases.

 

79)  Les presses confédérales appartiennent à la CGT, donc aux syndiqués, et la CE est nommée par le vote des syndiqués. Ces presses doivent donc refléter les positions et les analyses de la CGT et non pas des positions individuelles ou dirigées.

 

D)    La formation syndicale CGT

 

80)  La formation syndicale doit être l’une des priorités des prochaines années.

81)  Tout délégué, tout syndiqué, tout mandaté, tout administrateur, tout conseiller, doit recevoir une formation à son niveau.

 

82)  Les formations doivent être décentralisées vers les UL pour les délégués, syndiqués et conseillers, centralisées à l’UD pour les mandatés et les administrateurs.

 

83)  C’est la CE qui définit un plan de travail pour la confier à une commission en charge de la formation syndicale. Cette commission a pour tâche d’évaluer les besoins, de les recenser et d’en chiffrer le coût annuel par des états prévisionnels.

 

84)  Les stages syndicaux CGT doivent être en lien avec des réalités objectives et pas basés sur le subjectivisme ambiant souvent démobilisateur.

 

85)  La formation doit être un accueil syndical pour tous les adhérents de notre département. L’UD se donne les moyens de développer la formation syndicale interprofessionnelle CGT (Niveaux, Prudis, Eco-Ce, Chsct..)

 

E)     La politique financière.

 

86)  Nous n’avons toujours pas eu un bilan financier clair de la période 2002/2005.

 

87)  La CFC a le rôle primordial et la tâche de donner et de vérifier les comptes et les ressources de notre UD.

 

88)   Le secrétaire à la politique financière a la tâche de remettre et de préparer, à la demande de la CE via la CFC, tous les comptes et les bordereaux des recettes et dépenses pour une clarté du bilan.

 

89)  Le secrétaire à la politique financière a pour tâche de définir un bilan prévisionnel recettes/dépenses, en lien avec la CFC, le secrétariat et la CE souveraine.

 

90)  Ce prévisionnel est adopté par la CE, et doit prendre en compte tous les aspects des recettes et des dépenses (voitures, frais, salaires..), les divers budgets (luttes, formations, rencontres, réunions, relations internationales..)

 

91)  Chaque dépense doit être accompagnée d’un reçu et de la raison succincte de celle-ci.

 

92)  Le nouveau système imposé pour le paiement des cotisations « le Cogétise » doit au minimum permettre d’avoir exactement le nombre de syndiqués dans notre département et de faire le bilan de la montée ou de la baisse de la syndicalisation, par entreprise, par branche, par profession.

 

93)  C’est en lien direct avec les UL que nous pouvons déterminer le budget de notre UD. En effet, le « cogetise » permet aux UL d’avoir des entrées financières sans être en lien interprofessionnel avec les syndicats qu’ elles ont en charge de rassembler et d’unir localement pour les revendications.

 

94)  La CFC en lien avec le secrétaire à la politique financière, la commission des mandats et celle des candidatures, permet de déterminer un bilan de la syndicalisation, du nombre d’adhérents, donc du nombre de voix exact pour un congrès, en cours d’année, et ce de manière régulière.

 

 

 

F)     Relations avec la Confédération, la Région et les structures professionnelles

 

95)  Le secrétariat a pour mandat de transmettre à la Confédération et aux structures régionales et professionnelles, toutes les prises de positions, les repères revendicatifs et les contributions votées majoritairement par la CE souveraine de notre UD 62. Débat sur: statut du salarié, sur sécurité sociale professionnelle, sur formation tout au long de la vie, sur les services d’intérêts généraux (SIG) qui remplaceraient les services publics...

 

G)   Les relations internationales

 

96)  Les membres de la CE de l’UD doit être acteurs/décideurs des relations internationales.

 

97)  Les délégations et les invitations sont soumises au vote de la CE.

 

98)  La CE et le Congrès doivent avoir un débat critique, ouvert et contradictoire sur : l’adhésion à la CES et à la CSI, sur les traités européens, sur la Palestine, Cuba, le Venezuela, la Bolivie, l’Irak… les rapports Nord-Sud et le tiers monde… enclin à la problématique de la domination et de la recolonialisation impérialiste.

 

99)  La CE et le Congrès apportent tout son soutien à la lutte pour la régularisation de tous les sans-papiers, et tous les moyens à ses structures de lutte.

 

100)              La CE et le Congrès s’engage à lutter contre le racisme, la xénophobie, la guerre, le sexisme, les lois discriminatoires et à apporter la solidarité la où elle est demandée.

 

 

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