Les salariés «sans papiers» de Modeluxe doivent être régularisés !

Publié le par css

Les ouvriers « sans papiers » de la blanchisserie industrielle Modeluxe de Chilly-Mazarin sont toujours en grève.

Ce sont des travailleurs étrangers en situation dite "irrégulière", qui travaillent depuis des années dans cette blanchisserie et qui se battent aujourd'hui pour obtenir leur titre de séjour afin de pouvoir continuer d'y travailler.
Pour la direction de la blanchisserie Modeluxe depuis des années l'embauche d'ouvriers « sans papiers » a toujours été une méthode de recrutement.
A la fin de l'année 2004 sous la pression du groupe anglais Sunlight qui venait de racheter l'usine, la direction cherche à s'en débarrasser probablement en vue d'une restructuration à venir. A cette fin elle provoque un contrôle de police dans l'entreprise le 13 décembre 2004.
Les syndiqués CGT de l'entreprise, l'Union locale CGT de Massy ont réussi à faire échouer l'opération. La direction du groupe Sunlight sera obligée d'adresser une lettre au Préfet indiquant qu'elle était prête à poursuivre le contrat de travail de ses ouvriers si la Préfecture leur donnait un titre de séjour.
Le 21 avril 2005, pour permettre à L'union locale de préparer les dossiers en vue de l'obtention des papiers, le Directeur de Cabinet du Préfet, Monsieur Raffi, communique par fax à l'Union locale la liste de tous les travailleurs "sans papiers" de l'usine.

Depuis la remise de ces documents (concernant à l'époque 43 personnes), la Préfecture de l'Essonne s'est empressée de ne rien faire. Fin septembre 2006, prétextant le silence de la Préfecture, la direction de Modeluxe, dans le cadre de la "cession de 100% du capital et de ses droits" à la société Finance Conseil et Stratégie (FCS), annonce que les ouvriers "sans papiers" de l'entreprise seront licenciés pour faute grave !
Le lundi 2 octobre, la quasi-totalité des 160 salariés de l'entreprise sont en grève pour refuser le licenciement de leurs camarades et exiger leur régularisation.
Cette grève de solidarité va durer une semaine. La presse s'en est fait largement écho.
Le 9 octobre, de leur côté, les ouvriers "sans papiers" de l'entreprise, toujours menacés de licenciement, menacés pour certains d'entre eux d'être reconduits à la frontière, avec courage et détermination, ont décidé de poursuivre la grève pour leur régularisation.

Selon une idée répandue, les travailleurs "sans papiers" seraient des clandestins qui arrivent à travailler on ne sait comment.L'exemple des ouvriers de Modeluxe met en lumière à quel point cette vision des choses est erronée.
Premièrement : la grande majorité des patrons qui ont recours à ces travailleurs n'est pas dupe. Les grévistes de Modeluxe ont témoigné du fait qu'à leur embauche, la direction était parfaitement au courant de leur situation. Et pour cause, avec eux, précaires parmi les précaires les patrons disposent de travailleurs à qui ils peuvent demander tout et n'importe quoi. Travailleurs dont ils se servent en retour pour faire pression sur toute la communauté de travail.
A Modeluxe les salaires sont extrêmement bas (au-dessous de 1000 euros), les horaires élastiques (certains n'ont même pas les deux jours de repos (hebdomadaire), les cadences de travail poussées à outrance (pas de pauses) sans parler des conditions de travail...

Deuxièmement : les patrons délivrent à ces ouvriers des fiches de paye. Ces « sans papiers » déclarent et, pour certains, paient des impôts... D'ailleurs les patrons, pour respecter un semblant de légalité, préfèrent leur demander, en lieu et place de documents qu'ils savent faux, la déclaration d'impôts, la facture d'Edf/Gdf ou la quittance de loyer...
Ces travailleurs complètement intégrés dans l'entreprise participent comme les autres à la marche générale de la boîte et donc à la création des richesses.
Ces ouvriers « sans papiers » travaillent à Modeluxe depuis des années. La direction de Modeluxe les a embauchés et les a exploités en toute connaissance de cause. La Préfecture a autorisé la poursuite de leur contrat de travail depuis la fin 2004 sans leur octroyer de titre de séjour : aujourd'hui, ils doivent être régularisés !

Publié dans LUTTES-ACTUALITES

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Tout notre soutien pour cette saine mobilisation. Vous pouvez voir mon site syndical sur <br /> http://www.cgtofficedepotmdf.com
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