Syndicalisme de collaboration ou de lutte ?

Publié le par css

En ce 1er mai 2006, au lendemain d'un congrès confédéral CGT au cours duquel la direction a imposé le syndicalisme rassemblé, la sécurité sociale professionnelle et la réforme des cotisations, et alors que le mécontentement populaire s'affirme de plus en plus, l'heure est plus que jamais à la bataille pour la renaissance du syndicalime de classe et de masse.


Dans cette optique, voici un texte d'H. Krasucki, qui date de 1972, tiré de : Syndicats et Socialisme.


Lorsqu’on a fait le tour des questions les plus importantes que pose la lutte pour la transformation progressiste de la société, une conclusion s’impose à l’esprit.

Cette transformation est nécessaire au sens le plus fort de ce mot, elle est à l’ordre du jour, elle est désormais l’enjeu réel et actuel de toute la lutte sociale et politique des temps présents.

Oui, nous vivons une fin de régime. Le capitalisme épuise ses possibilités, il est dans l’incapacité de résoudre les problèmes énormes, économiques et sociaux, culturels, politiques, moraux, soulevés par notre époque, il est hors d’état de répondre aux exigences de la marche en avant de l’humanité.

Les travailleurs sont en présence d’une tâche vraiment décisive et les organisations qui représentent les forces populaires – et parmi elles les syndicats – ont à assumer une responsabilité proprement historique.

Il s’agit d’accomplir la transformation de la société et le premier pas est nécessairement de remplacer le pouvoir économique et politique du grand capital par un pouvoir populaire, démocratique résolu à cette transformation et, pour cette raison, soutenu par les travailleurs et la majorité du peuple.

Or, la classe dominante ne renonce pas et ne renoncera pas à son pouvoir sans lutter. Ses milieux dirigeants comprennent le situation et font tout pour durer. Pour empêcher la conjonction des forces nécessaires ils entretiennent tous les mirages de la collaboration de classe, avec toutes les versions renouvelées d’un arrangement possible du capitalisme vermoulu. Mais ils sont capables également, si les circonstances le leur permettent, s’ils peuvent s’en donner l’occasion et les moyens, d’employer la violence les pires provocations.

Que faut-il alors ? L’union, c’est évident. Mais l’union ne se sépare pas de son contenu de classe. Pendant longtemps, une partie des forces ouvrières politiques et syndicales, a cru à la possibilité d’arranger le capitalisme et a pratiqué la collaboration de classe.

 

Là est l’obstacle essentiel qu’il faut surmonter. L’union pour un changement véritable exige un choix et à partir de ce choix, une volonté.

Le choix ne peut être que la rupture avec la capitalisme, avec la bourgeoisie et dans tous les domaines. La rupture non seulement dans les mots mais dans les actes/

Tout est là. Il faut se décider à faire le saut c’est-à-dire à engager fermement la bataille contre les féodalités capitalistes pour les éliminer du pouvoir, pour instaurer une société nouvelle, vers le socialisme.

Cela signifie notamment qu’il faut vouloir se donner les moyens indispensables de le faire :

-         en matière politique par l’établissement d’un véritable pouvoir populaire, démocratique ;

-         en matière économique par la nationalisation des secteurs sans lesquels il ne serait pas possible d’exercer une action efficace, orientée vers le progrès social.

Cela signifie également qu’il faut adopter une attitude cohérente de lutte résolue contre les monopoles et leur politique sur le plan international et notamment dans le marché commun comme sur le plan intérieur.

C’est ce choix fondamental de classe qui commande en réalité la possibilité et la volonté de l’union nécessaire.

Publié dans LUTTES-ACTUALITES

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