Le livre noir du patronat

Publié le par css

    Le patronat, après le coup de massue du CPE, n’a pas mis longtemps pour reprendre ses attaques contre les travailleurs. Il est vrai qu’en cela il a été grandement aidé soit par l’hésitation ou la passivité de certaines directions syndicales, soit par la collaboration pure et simple de certaines autres.

    La surenchère pour présenter des programmes "chocs" , pour "transformer drastiquement le pays " va bon train. Entre le MEDEF, l’Institut de l’Entreprise, le Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) et la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) s’est installée une compétition féroce pour déterminer qui fera les meilleures propositions pour enrichir davantage les capitalistes et pour appauvrir encore plus les travailleurs.

    Pour comprendre les raisons des cris stridents de « la détresse du patronat » relayés avec sympathie par les médias dominants, le « livre blanc ! » du MEDEF nous servira de guide. Nous vous présentons juste le catalogue des « quelques paramètres » qu’il faut changer, pour reprendre les termes de Madame Laurence Parisot chef du MEDEF, pour que tout aille « bien très vite pour les français ».

    Nous répondons de la sorte, très volontiers d’ailleurs, à la demande de Madame Parisot auprès des chefs d’entreprise de faire connaître ces propositions aux français.

    Voici donc les propositions du patronat :

- - Supprimer la durée légale du travail
- - Fixer la durée du travail par des accords collectifs avec pour plafond le seuil de 48 heures par semaine, fixé par la directive européenne
- - Supprimer les 35 heures
- - Supprimer les cotisations sociales patronales
- - Définir les conditions de recrutement et de licenciement dans le contrat de travail au gré de l’employeur
- - Mettre en place un contrat de travail dit « de mission » plus flexible que le CDI
- - Mettre en place le licenciement express baptisé « séparabilité à l’amiable »
- - Abandonner la retraite à 60 ans
- - Maintenir l’indexation de la pension de la retraite sur les prix
- - Créer un étage de retraite supplémentaire par capitalisation
- - Ralentir l’augmentation des salaires
- - Réduire le niveau du SMIC
- - Supprimer 400 000 emplois dans la fonction publique d’ici à 2015
- - Supprimer l’obligation de la mise en place de CE et de délégués du personnel pour les entreprises de moins de 250 personnes
- - Réduire au maximum l’intervention des pouvoirs publics
- - Réduire au maximum toutes les dépenses publiques
- - Transférer l’essentiel des charges de la protection sociale à la solidarité nationale
- - Renvoyer intégralement aux finances de l’État les coûts de la branche famille de la Sécurité sociale
- - Renvoyer intégralement aux finances de l’État les coûts d’une couverture chômage universelle
- - Réduire la fiscalité sur les entreprises
- - Baisser les prélèvements obligatoires
- - Transformer les allégements des charges sociales en acquis permanents
- - Interdire au gouvernement de présenter des budgets en déficits (cette interdiction doit être inscrite dans la Constitution)
- - Garantir le principe d’équilibre des finances publiques conformément au pacte de stabilité de l’Union Européenne (cette garantie doit être inscrite dans la Constitution)
- - Garantir le droit à une fiscalité non confiscatoire, non rétroactive et non cumulative (cette garantie doit être inscrite dans la Constitution)

    Les propositions du MEDEF sont tellement claires qu’il nous suffira simplement de les résumer en : plus de liberté pour le patronat d’exploiter sans aucune contrainte les travailleurs.

    Mais tout cela est pour une bonne cause à en croire Madame Parisot qui déclare, sans rire, « Mesdames et Messieurs les candidats à l’élection présidentielle, il ne doit y avoir d’autre priorité économique et sociale que la réduction rapide et significative du chômage en France. »

    Pour remercier le MEDEF de ses bonnes intentions et alléger ses peines en vue d’ « atteindre les candidats à la présidentielle », nous l'assurons que les principaux candidats n’en ont nullement besoin, ils sont dans votre camp et convaincus du bien fondé de vos propositions.

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