QUE CHERCHE LA DIRECTION CONFÉDÉRALE DE LA CGT ?

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Par Jacky DECHAND

Militant CGT cheminots de la Vallée de l'Arve

En 1995, en pleine grève, il a fallu l'intervention forte à la tribune du congrès confédéral de certains délégués cheminots pour obtenir de Louis VIANNET un appel « timide » à l'extension du conflit, contre la casse de la Sécu et des services publics.

Depuis, de conflits en conflits (sécurité sociale, retraites, privatisations, de France-Télécom, d'EDF, de la SNCM, éclatement ferroviaire, enseignement, etc ....) et les luttes majeures que ces mauvais coups ont engendré dans chaque branche visée, l'attitude confédérale a été curieuse, pour le moins: attentiste, voir démobilisatrice.

Lors du référendum de juin 2005 sur la constitution européenne, il s'en fallu de peu que Thibault appelle à voter oui, se retranchant finalement dans une attitude de neutralité que la plupart des adhérents trouvèrent suspecte.

Avec son adhésion à la CES (confédéré européenne des syndicats, dominée par la sociale démocratie et prête à tous les compromis avec le patronat), la CGT a concrétisé sa mutation. Ses congrès consécutifs la transforment peu à peu en un syndicat d'accompagnement. II était impensable il y a quelques années de voir un secrétaire confédéral aller discuter seul avec le premier ministre pendant un conflit dur, sans être accompagné d'une délégation des intéressés (SNCM).

Résultats :

* - nous avons perdu à France Télécom.
* - nous avons perdu sur les retraites.
* - nous avons perdu à EDF.
* - nous avons perdu à la SNCM.
* nous avons perdu (en partie) chez les traminots de Marseille.

Tout se passe comme si on laissait chaque branche d'industrie s'isoler et finalement perdre alors que chacun de ces conflits s'attaquait à l'essence même du capitalisme d'aujourd'hui
- Casse des services publics. - Isolement des travailleurs pour mieux les exploiter - Casse du système des retraites et de la protection sociale, des statuts des services publics.

Soit tout le contenu du projet de constitution européenne que le peuple français a rejeté !

QUE FAIRE ?

Certains quittent la CGT, écoeurés ; ce n'est pas la bonne réponse. De plus en plus d'adhérents se posent des questions et manifestent leur opposition à cette dérive confédérale. Le mécontentement monte, il se traduit parfois au niveau fédéral (cheminots par exemple), voir confédéral lorsque Thibault appelle enfin publiquement le 10 novembre 2005 « à -une nouvelle mobilisation coordonnée au plan interprofessionnel dans les meilleurs délais ». Il est donc possible de modifier le cours des choses, mobiliser sur des revendications claires au niveau national et lutter ensemble en exigeant

* l'abrogation des lois gouvernementales sur les retraites, la Sécu, la décentralisation.
* l'interdiction des plans de licenciements et des délocalisations.
* Le rattrapage des salaires et pensions
* La nationalisation des grandes entreprises
* La reconstruction d'un service public démocratique et de qualité
* L'abrogation des traités et accords de Maastricht, Nice, Barcelone, Lisbonne, du pacte de stabilité.

Un tel programme, progressiste, mobilisateur, adopté lors du prochain congrès confédéral permettrait sans aucun doute de redonner du « tonus » aux luttes et de l'espoir à tous les salariés.

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